vendredi 13 avril 2007

Expo Les Malédictions

Exposition personnelle, intitulée Les Malédictions, 
à la librairie "L'attente, l'Oubli" de François Larcelet à St Dizier
du 13 avril au 13 mai 2007



"Des monstres, des bouts de terres émergés, des espaces inconnus, des hommes aux cheveux longs, très longs, des poils… Beaucoup de poils.
Quel monde étrange et fantastique nous est offert dans cet espace ?...
Un indice nous aide dans notre perplexité : le titre de l’exposition, Les Malédictions.     Mot qui nous renvoie à la mythologie grecque, à la Bible, à la science fiction, au moyen âge et à la sorcellerie, au chamanisme… C’est de tout cela que s’inspire l’univers de ces dessins.
La partie visible des malédictions mystérieuses qui ont frappées cette fresque murale et ces trois dessins Malédictions de 56 sur 76 cm, est le résultat ou le devenir de sorts visiblement absurdes et troubles. Les cheveux et poils des hommes semblent pousser en quantité anormale. Il en pleut même parfois. Ils ne sont plus un atout érotique séduisant mais deviennent plutôt mortels et envahissants. D’un autre côté ils sont un atout graphique et esthétique pour l’œuvre. La pratique du dessin de poils est poussée à l’extrême et est assumée autant que l’animalité et l’aspect sauvage de l’homme sont revendiqués. Un autre point important dans la présence de ces cheveux-poils : ils symbolisent d’une certaine manière le temps qui passe et s’éternise ou le temps et l’action figés, suspendus… alors que seuls ces milliers de petits traits noirs semblent en mouvement…
Dans Presque îles, une autre malédiction que celle des cheveux-lianes a pris possession de l’espace : la présence de l’eau sur la totalité des murs ne paraît pas naturelle : les quelques îles en surface ne sont pas celles dont on rêve mais plutôt des signes d’une métamorphose inquiétante : les morceaux de terres presque engloutis s’animalisent. Voici q’apparaît la baleine. Plus loin une sorte de trompe absorbante. Et puis est-ce un rocher ou le dos grassouillet d’un des monstres obèses sortant de l’eau… ?
On dirait que tout concourt à devenir monstrueux et à nous effrayer par ses formes. Les terres deviennent organiques et vivantes pendant que les corps sont éteints, endormis. Toutes les compositions possèdent ce même aspect angoissant, asphyxiant mais absurde et burlesque aussi. Il s’agit justement de jouer avec notre attirance/répulsion face à des figures hybrides,  monstrueuses, des paysages hostiles, des matières que l’on a l’habitude de vouloir éradiquer de notre corps. En le faisant avec humour et légèreté si possible…
Il n’est pas absolument nécessaire de chercher à reconnaître un message dédié à notre société mais il est préférable de se laisser emmener, voguer vers un univers imaginaire où se mêlent personnages de la littérature enfantine et fantasmes d’adultes, où se mélangent rêves et cauchemars, où l’on fait des allers-retours constant entre Monde-ci, le nôtre, et un Monde Autre…  "