dimanche 1 octobre 2017

Chasse à l'envers

21 septembre 2017.
C'est sous un ciel clair et étoilé, après des déluges de pluie, que la chasse à l'envers s'est enfin déroulée.
Le bus s'est enfoncé sur la route forestière puis s'est arrêté pour déposer la cinquantaine de spectateurs du Festival mondial des théâtres de marionnettes. On débarque des boîtes en carton au contenu mystérieux. Le cortège de marcheurs à la frontale s'avance sur le chemin. Le groupe s'installe dans une petite clairière éclairée par des spots.
Je sens que le moment est unique, qu'il ne reproduira probablement pas, alors je profite pleinement de l'instant...
Je déballe les boîtes et installe leur contenu sur le tapis de mousse. Des morceaux de corps d'animaux, lambeaux de papiers et de tissus, restes découpés d'une chasse... Puis je sonne la cloche, j'appelle aux réveils des morts.
Des sons de guitares lancinants et des chants plaintifs viennent de loin, de la forêt sombre. Un musicien maudit erre, éclairé par une petite lanterne.
Quatre silhouettes noires encerclent la scène et s'approchent doucement pour s'emparer avec délicatesse de quelques morceaux. Les marionnettistes insufflent la vie dans les corps morts. D'abord des respirations. Puis des mouvements. Des regards. Les morceaux se cherchent, les corps se recomposent. Chaque marionnettiste incarne avec force la vie de l'animal qui revient.
Oiseaux.
Renards.
Biche, loup.
Blaireau.
Puis Ours... Sanglier.

La mousse offre sa couleur verte, plus de lambeaux, les bêtes sont reparties.
Le silence revient.
Je referme les boîtes et les tends une par une aux spectateurs muets. Le cortège repart, dans un recueillement silencieux.

Le retour en bus est emprunt encore de souvenirs.
L'expérience magique se termine là, à la descente du bus revenu dans le centre ville de Charleville.

Un sentiment de bonheur et de libération m'envahit. J'ai vraiment fait renaître mes animaux de papiers. Ils vivent en forêt. Là où le monde est différent, emplie de poésie. Un morceau de moi est resté avec eux. Je reviens plus légère.



Une performance de Julie Faure-Brac. 
 Manipulation : Morgane Aimerie Robin, Anaïs Chapuis, Simon Delattre, Jurate Trimakaite. Musique : Emmanuel Aldeguer.
Création lumière : Jean-Louis Van Der Vliet, Jean-Philippe Dargent
Prise de son : Clément Faure-Brac, Sarah Serginsky, Marie Skozipiec
Prise de vues : Bruno Buthion, Maude Perez, Baptiste Heller, Christophe Loiseau
Fabrication sculptures/marionnettes : Julie Faure-Brac, Anaïs Chapuis
Production : association Monde Autre. Avec le soutien de la DRAC Champagne-Ardenne, de la région Grand Est, de la ville de Charleville-Mézières, du Conseil Départemental des Ardennes, du Festival Mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières, des contributeurs Ulule.
Accompagnement artistique et administratif : Jérôme Descamps



Photo: Christophe Loiseau



















lundi 19 juin 2017

Collecte Ulule

Une Chasse à l'envers
Réveiller les morts! Retourner le temps! Voilà quelque chose de surréaliste, d'impossible, un fantasme dont les rêves, la magie, le sacré nous offre l'illusion. 
Faire une chasse à l'envers... est une performance qui propose de suivre l'artiste et son cortège de boîtes mystérieuses, de participer à un rituel qui conduit au cœur de la forêt. 
La nuit sylvestre offre des rencontres magiques, un dialogue avec les esprits. 

Mon projet de performance "Une chasse à l'envers" sera présentée pour la première fois au Festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières les jeudi 21 et vendredi 22 septembre 2017.
Toute l'équipe et moi-même sommes très enthousiastes et heureux de ces rendez-vous avec le public. nous avons cependant besoin de votre aide pour financer notre projet, pour la création, pour la présentation au festival et pour la post-production. Nous avons lancé le 13 mai dernier une campagne de collecte participative sur ULULE. Aujourd'hui il nous reste 7 jours pour collecter encore! Nous avons grâce à vous tous mes amis déjà collecté plus de 3000 €! Mais nous pouvons espérer encore faire mieux et nous comptons sur vous tous!
Un énorme Merci d'avance!!

Je vous invite à vous connecter sur la page Ulule du projet pour en savoir plus sur le projet et sur son financement!
ICI!

vendredi 12 mai 2017

Vidéos de la conférence de Christian Noorbergen

Le mercredi 10 mai a eu lieu une conférence, suivie d'une discussion, de Christian Noorbergen.
Ce fut une très belle rencontre! Merci à lui pour cette riche et sensible intervention.
Vous pouvez voir ou revoir cette conférence qui a été filmée par Sarah Walbaum de l'association Fugitive sur la page Facebook de l'asso. Fugitive.
https://www.facebook.com/assofugitive/videos/1825126711139924/
https://www.facebook.com/assofugitive/videos/1825137851138810/

mardi 9 mai 2017

Vente de gravures / Le Pavillon Marchand / Boutique de créateurs rémois

Du 11 au 14 mai 2017
Le MARCHÉ SUPER et l'ATELIER HYPERESPACE ont répondu à l'invitation du restaurant Le Pavillon CG pour organiser une boutique de créateurs rémois à l'étage de cette chouette demeure.
*****
Venez donc découvrir le travail des artistes-créateurs présents sur lemarchesuper.fr , des membres de l'atelier Hyperespace ainsi que des artistes amis des 2 entités.
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Au programme du Made In Reims.....Illustration, Bijoux, Objets, Curiosités, Papeterie, Design, Textile, Girouettes....etc.....
*****
Venez profiter du lieu (bar ouvert en continu, jardin et terrasse):
- jeudi 11 de 14h à 19h
- vendredi 12 de 11h à 21h
- samedi 13 de 11h à 19h30
- dimanche de 11h à 16h.

mardi 2 mai 2017

Conférence de Christian Noorbergen:10 mai 18h30

Je suis très heureuse de vous convier à la

Conférence
" Julie Faure-Brac, l’art et l’animalité "
Par Christian Noorbergen
mercredi 10 mai 18h30
à la Comédie de Reims

Par une prise de parole vive, abrupte et directe, sur les sources profondes et secrètes des œuvres in situ de Julie Faure-Brac, l’intervenant fera lien ente l’artiste et le public, dégageant les lignes de force créatrices agissantes, et, plus que les évidences visibles, l’arrière-monde enchanté de l’artiste, et ses liens archaïques, souterrains et cachés avec l’humaine animalité.



Conférence organisée autour de :
Ce qui peut arriver...

Œuvre fugitive #2 - Julie Faure-Brac / Comédie de Reims
Jusqu'au 2 juin 2017, à la Comédie de Reims


A propos de l'intervenant Christian Noorbergen :
Il publie très régulièrement dans plusieurs revues d’art françaises et internationales. Artension et Miroir de l’Art en premier lieu, car il fait partie du comité de rédaction de ces deux revues. Il écrit également pour Winn’Art, Art Absolument, Aralya, mais aussi pour la revue chinoise Leap, présente à la dernière FIAC, la revue anglaise Raw Vision, et pour une revue de photographie russe.
Né à Reims, il a enseigné l’histoire de l’art, la psychanalyse et la philosophie dans différents secteurs de l’éducation, du lycée à l’Université, de l’Ecole des Beaux-Arts de Troyes, à l’Icart à Paris, et en milieu carcéral, dix ans durant, à la prison de Clairvaux. Il a reçu les Palmes Académiques en 1990.
Il a participé à de nombreux séminaires à Cerisy-la-Salle, où il a dirigé un colloque sur Henri Michaux. Christian Noorbergen est également l’auteur d’une centaine de préfaces de catalogues, de Jean Rustin à Michel Madore, de Christophe Mirales à Brigitte Terziev. Commissaire d’expositions (une centaine), il a, entre autres créations, organisé une grande exposition sur l’Autrichien Alfred Kubin, à l’Abbaye d’Auberive, en 2011. En septembre 2017, une exposition d’artistes de toute l’Europe, à Trêves, en Allemagne. En novembre, une exposition sur l’expressionnisme contemporain, en Lithuanie.
Poète et voyageur ( Yémen, Sibérie, Ouzbékistan, Egypte, Mongolie, Syrie, Thaïlande, Pakistan, fagnes d’Ardennes… ), Christian Noorbergen est l’auteur d’un « Roger Gilbert-Lecomte », poète rémois, paru dans la collection « Poètes d’aujourd’hui » chez Seghers et de plusieurs livres d’art, les derniers en date sur Michel Kirch, Gérard Stricher et sur Roland Cat.


A propos de Julie Faure-Brac :
Diplômée de l’ESAD de Reims en 2004, cela fait 12 ans que Julie Faure-Brac montre les différentes facettes de son travail dans des expositions, en France et un peu à l’étranger, qu’elle dessine et grave dans son atelier, chez elle, ou crée des projets avec la complicité d’autres artistes, danseur, marionnettiste ou écrivain.
Julie Faure-Brac a notamment participé à l’exposition Bêtes Off en 2012 à la Conciergerie de Paris, avec Le porteur de l’esprit de la baleine échouée, allégorie/métaphore de la transe chamanique où l’esprit descend parmi les vivants. Pour le label Becoq (créé par Simon Coquelet, co-fondateur de Fugitive), elle a réalisé les pochettes d’album du groupe Eliogabal.
Vidéos, sculptures et gravures constituent ses médiums de prédilection. Son œuvre confronte homme et animal à travers une double interrogation. Quelle relation entre- tenons-nous avec notre part d’animalité, de sauvagerie, et réciproquement, qu’y a-t-il d’humain chez l’animal ? Derrière ce face-à-face fantasmagorique, semi-conscient, qui se nourrit d’une inspiration éclectique, allant des figurations animistes des peuples du Grand Nord aux gravures engagées de Goya, l’artiste cherche à sonder les fils réuni qui nous unissent encore au sacré.

www.juliefaurebrac.com 

 A propos de Fugitive et du Cycle " un site, un artiste " :
Le pari est double. Mettre en lumière des artistes émergents et redécouvrir des sites singuliers, par leur architecture ou leur destin historique. Laissant libre cours à son inspiration, l’artiste crée une œuvre éphémère dans un espace qui n’est pas un lieu d’exposition, afin d’offrir un regard inédit.
Initié par l’association Fugitive - Sarah Walbaum et Simon Coquelet -, le Cycle « un site, un artiste » accueille cette année les artistes Cécile Carrière et Julie Faure-Brac. Elles interviendront tour à tour dans le hall de la Comédie de Reims. Doté de dimensions monumentales ce centre dramatique national adopte la silhouette d’une élégante « cathédrale » de béton et de verre. Un véritable défi, artistique et technique.


Informations pratiques :
La Comédie de Reims
Ouvert du mardi au vendredi de 12h à 19h,
le samedi de 14h à 18h, ainsi que les soirs de représentations.

vendredi 3 mars 2017

Exposition les Horizons alternatifs à Strasbourg

Les horizons alternatifs 

 > 6 - 31 mars 2017
Maison de la Région, Strasbourg


Cette exposition répond à l’invitation de Versant Est - réseau art contemporain en Alsace à composer un projet avec des artistes vivant et travaillant en Grand Est. Se pose alors la question du visage de cette région nouvellement créée et regroupant l’Alsace, la Champagne-Ardenne et la Lorraine. Sa force est d’être bordée de quatre frontières, la situant au cœur de l’Europe. Elle est aussi constituée d’une multitude de territoires. Leurs singularités forment l’autre atout de cet espace géographique mais elles peuvent parfois en être la limite et en rétrécir l’horizon.
L’horizon est ce cercle centré sur l’observateur entre le ciel et la Terre, tenant compte de la courbure de cette dernière. Il est la limite de ce que l’on peut observer, du fait de sa propre position ou situation. Il est la limite de l’univers visible où l’espace-temps joue encore son rôle avant de plonger dans l’inconnu.
C’est de cet inconnu que traite cette exposition. Celui qui ouvre sur l’ailleurs et se tournant vers l’autre, regardant au-delà de nos individualités, dépasse la ligne de cet horizon en questionnant ce qu’elle signifie aujourd’hui, en interrogeant la notion de ce qui est visible et de ce qui ne l’est pas, en augurant de ce que pourrait être cet invisible, en sondant cette disruption de la réalité qui nous entraine vers un ailleurs en devenir, vers d’autres horizons alternatifs.

avec Denis Ansel, Guillaume Barborini, Stefania Becheanu, Mathieu Boisadan, Clément Borre, Julie Faure-Brac, Camille Bres, Vincent Broquaire, Raphaël Charpentié, Alexandra David, Claire Décet , Julie Deutsch, Samuel François, Alice Gambier, Harold Guérin, Manon Harrois, Sophie Hausslauer, Hugo Lermechin, Camille-Aurélie M, Sascha Nordmeyer, Vincent Odon, Aurélie Pertusot, Marius Pons de Vincent, Porte Renaud, Arthur Poutignat, Letizia Romanini, Camille Roux, Sophie Usunier, Gretel Weyer, Skander Zouaoui.


Versant Est- réseau art contemporain en Alsace fédère 23 structures d’art contemporain présentes sur le territoire alsacien. Depuis 2006 Versant Est représente, soutient et promeut la rencontre avec l’art contemporain auprès du public et participe à la structuration et à la professionnalisation de ce secteur. Le commissariat de cette exposition est assuré par Vincent Verlé pour le compte d’openspace

Cette exposition s’inscrit dans le cadre du Week-end de l’art contemporain qui aura lieu les 17, 18 et 19 mars 2017 à l’échelle de la Région Grand Est. Elle a reçu le soutien de la Région Grand Est, de la DRAC Grand Est, de l’ADAGP , de Copie privée , de la ville de Strasbourg et de la ville de Mulhouse.


Informations pratiques :
Les horizons alternatifs
6 - 31 mars 2017
Lundi 13 mars à 18h30 : vernissage
Maison de la Région, 1 place Adrien Zeller 67000 Strasbourg
Ouverture du lundi au vendredi de 9h à 18h
Entrée libre



mardi 28 février 2017

Exposition à la Comédie de Reims > vernissage 28/02/17

Je suis heureuse de vous inviter à l'inauguration de mon installation inédite de sculptures à la Comédie, CDN de Reims le mardi 28 février à 19h.

Initié par l'association Fugitive, je suis intervenue dans le cadre du cycle "un site, un artiste"; l'exposition Ce qui peut arriver... est visible du 28/02 au 02/06/2017, du mardi au vendredi de 12h à 19h, le samedi (hors vacances scolaires) de 14h à 18h et tous les soirs de représentations, devant le Studio de la Comédie. 










Texte de présentation exposition "Ce qui peut arriver..."


Cycle "1 site, 1 artiste"
Oeuvre fugitive #02 

Julie Faure-Brac
Ce qui peut arriver...
du 28 février au 2 Juin
la Comédie, Reims
vernissage mardi 28 février 19h

Initié par l’association fugitive, le cycle « un site, un artiste » invite l’artiste Julie Faure-Brac à intervenir dans le hall singulier de la Comédie de Reims, doté de dimensions monumentales. Pour celui-ci l’artiste a réalisé des sculptures d’êtres hybrides, mi-humains, mi-animaux qui évoquent la métamorphose, le chamanisme mais aussi une sorte de malédiction, la chute des damnés.



Deuxième artiste invitée du Cycle "1 site/1 artiste", Julie Faure-Brac a décidé d’utiliser la sculpture répondre à l’invitation d’intervention dans le hall de la Comédie. Son œuvre confronte homme et animal à travers une double interrogation. Quelle relation entretenons-nous avec notre part d’animalité, de sauvagerie, et réciproquement, qu’y a-t-il d’humain chez l’animal ? Derrière ce face-à-face fantasmagorique, semi-conscient, qui se nourrit d’une inspiration éclectique, allant des figurations animistes des peuples du Grand Nord aux gravures engagées de Goya, l’artiste cherche à sonder les fils ténus qui nous unissent encore au sacré.


AF : L’association Fugitive vous a contactée l’année dernière pour vous proposer de participer au cycle « 1 site & 1 artiste » à la Comédie de Reims.
Pourquoi avoir décidé de participer à ce projet ?
 JFB : Je connais Simon Coquelet depuis longtemps, on a travaillé ensemble sur des pochettes de disques, c'est quelqu'un que j'apprécie beaucoup pour son enthousiasme et sa curiosité. Lorsqu'il m'a parlé du projet et m'a fait rencontrer Sarah, j'ai trouvé leur idée très intéressante ; aller installer l'art dans des lieux insolites m'a toujours enthousiasmé et cela m'inspire beaucoup. Ce n'est pas la première fois pour moi, j'ai réalisé il y a quelques années une installation de sculpture dans une ancienne porcherie, en Haute-Marne, et plus récemment une installation en volume dans un immeuble d'habitations, de Charleville, voué à la destruction. Des projets comme cela poussent toujours à créer des choses nouvelles, spécifiques aux lieux, à dépasser ses propres limites. Je connais le bâtiment de la Comédie (j'ai fait mes études à Reims, à l'ESAD) et le projet d'y exposer une œuvre in-situ m'a tout de suite plu !


AF : Comment avez-vous abordé cette question de la création d’une œuvre in situ qui vous a demandé d’entrer en conversation avec l’architecture du hall de la Comédie ? Est-ce que le lieu vous a guidé vers une voie que vous n’imaginiez pas encore explorer ?

 JFB : Depuis que je crée des installations, le lieu d'exposition a toujours été déclencheur du projet, de l'idée, de la forme, de la taille des œuvres. J'adore créer une œuvre en fonction de son premier lieu d'exposition. Alors oui ! Le lieu m'a guidé et m'a donné la possibilité de créer des sculptures suspendues, ce que je rêvais de pouvoir faire un jour et que je n'avais pas l'occasion de faire. Quand j'ai vu cet espace tout en hauteur, avec plusieurs points de vues, j'y ai tout de suite imaginé suspendre des volumes. J'aime l'idée qu'une œuvre dialogue avec l'espace, qu'elle n'y soit pas juste une pièce rapportée. Ensuite des questions techniques se posent mais c'est toujours enrichissant de se dépasser.

AF : Vous avez réalisé un travail très minutieux, avec une méthode très précise. Des moulages de corps, une structure en bois recouverte de papier, puis entièrement crayonnée et recouverte de poil imprimé en monotype et collé presque un par un. Pourriez-vous nous en dire plus ? Travaillez-vous notamment avec des esquisses préparatoires ?

 JFB : Je fais quelques croquis préparatoires mais très rapidement la nécessité de créer le volume s'impose. De toute façon, je considère mes sculptures comme des dessins en volume, et je fais rarement des croquis pour mes dessins. C'est le trait ou la ligne qui construit petit à petit mes figures dessinées.
Je crée d'abord les moulages en plâtre sur mon propre corps (on laisse toujours une partie de soi dans l’œuvre...) puis j'ajoute des formes animales, en grillage recouvert de papier. J'obtiens des corps hybrides, fantasmagoriques. Je travaille effectivement de très longues heures sur chaque pièce, c'est comme un rituel, ça en devient une obsession. Je dessine, je découpe, je colle. Mes figures en volume sont comme dans mes dessins, les corps humains sont bruts, blancs et les corps de bêtes apparaissent grâce à l'accumulation des petits traits de crayons noirs qui font naître la matière, poils, plumes...

AF : Que représente ce travail dans votre parcours ? 

 JFB : Il y a quelques années j'ai commencé un travail sur les « Porteurs d'esprits » où le corps humain (entier) portait sur ses épaules, sur son dos tout le poids de l'animal, esprit venant d'un monde autre, incarnation de nos peurs, de nos fantasmes, de nos malédictions.
Ces « Corps en suspens » exposés à la Comédie sont plus morcelés que les figures de porteurs d'esprits. Le corps humain est incarcéré dans des corps parasites, parties animales. Il s'agit en quelque sorte de nos corps enchevêtrés dans le corps de cet Autre qui nous ressemble, qui nous questionne, qui nous hante. Personnellement cela a une vertu rassurante d'imaginer une métamorphose... Le corps humain seul, l'espèce humaine isolée... cela ne me suffit pas. J'ai besoin d'autre chose, de fantastique, de magie, de sacré.
J'ai nommé cette installation « Ce qui peut arriver... » C'est une phrase qui peut être lu de façon optimiste ou pessimiste, même ironique selon les points de vue. Je suis moi-même partagée vis à vis de l'avenir de nos relations à la nature et aux animaux. Parfois infiniment triste et désespérée du constat de disparition des espèces, et de disparition de respect envers ce monde dont on fait partie, parfois confiante en un réveil empathique, en une prise de conscience et en des réactions positives vis à vis de l'harmonie primordiale avec la nature.
Nous sommes en suspens, tout peut arriver, nous pouvons réagir.

AF : Pourriez-vous nous parler du projet de performance que vous êtes en train de mettre en place et qui sera présenté au prochain festival de la marionnette de Charleville ?

 JFB : Le projet s'appelle « Une chasse à l’envers », il s’agit d’une performance mêlant sculptures portées, musique, arts de la marionnette, installation. Cette performance transporte un groupe de spectateurs au cœur d’une forêt, la nuit et lui offre une rencontre magique avec des animaux de papier prenant vie grâce à la musique et à la manipulation marionnettique.
Pour les spectateurs cela devrait être une expérience forte en émotions et en magie ! Je l'espère ! Rendez-vous en septembre au festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières.
Je me suis inspirée des chasses volantes ou fantastiques (mythes populaires d'Europe centrale et du Nord), des figures étonnantes d'hommes sauvages, du chamanisme. Cette performance prend comme sujet la chasse, comme une quête spirituelle du gibier, un retour archaïque et profond au dialogue avec les esprits. Le rituel créé ici est une chasse à l’envers, un retournement du temps, une cérémonie de réanimation des morts, de reconstruction des corps (et oui, là aussi les corps sont morcelés!). Je voudrais insuffler la vie dans l’inanimé. C’est en quelque sorte la problématique même de la marionnette, et je crois d’une manière plus générale de l’art.



samedi 18 février 2017

Élever les sculptures dans les airs

Vendredi 17 février
Avec l'équipe technique de la Comédie, nous avons suspendu à des câbles, au dessus de nos têtes, mes trois sculptures de Corps en suspens. Le montage s'est bien déroulé et l'installation, ayant pour titre Ce qui peut arriver..., sera visible à partir du 28 février jusqu'au 2 juin 2017.








vendredi 17 février 2017

Presse: expo "Ce qui peut arriver..." à la Comédie

Voici un article paru dans l'Hebdo du vendredi à Reims le vendredi 17 février 2017


lundi 23 janvier 2017

Bande annonce Une chasse à l'envers

Voici une courte bande annonce vidéo de la performance "Une chasse à l'envers" que j'aurai la joie de présenter au Festival mondial des théâtres de marionnettes de Charleville-Mézières en septembre 2017, aux côtés de Simon Delattre, Anaïs Chapuis, Emmanuel Aldeguer, Clément Faure-Brac, Sarah Serginsky et bien d'autres.

Il s’agit d’un projet de performance originale mêlant sculptures portées, musique, arts de la marionnette, installation. Cette performance transporte un groupe de spectateurs au cœur d’une forêt, la nuit et lui offre une rencontre magique avec des animaux de papier prenant vie grâce à la musique et à la manipulation marionnettique.

Ces extraits vidéos sont des essais réalisés en forêt en octobre 2016, avec un matériel de travail en cours de création (marionnettes, musique et lumières qui ne sont pas les versions définitives).






Bande annonce Une chasse à l'envers sur Viméo









Notre prochaine période de travail aura lieu en avril 2017.

mercredi 4 janvier 2017

Chasse au cerf pour les 20 ans des Amis du FRAC

Les 20 ans de l'association des Amis du FRAC Champagne-Ardenne

Au programme :

Samedi 7 et dimanche 8 janvier 2017 de 14h00 à 18h00

20 ans / 20 oeuvres
Multiples : La rétrospective
Jeu / concours
Braderie de livres

Samedi 7 janvier 2017 à 16h00 :

Julie Faure-Brac : Chasse au cerf

Projection et rencontre de l‘artiste champardennaise Julie Faure-Brac autour de son film Chasse au cerf (2013). Vous pourrez également découvrir les différents multiples qu‘elle a produits avec les Amis du FRAC.